Amadeus dresse le portrait du voyageur du futur .
Comment et pourquoi voyagerons-nous en 2030 ?
Mercredi 17 juin, Amadeus a présenté l’étude “Future Traveller Tribes 2030”. Le GDS a cherché à identifier ce que sera l’univers du voyage dans les 15 prochaines années du point de vue du voyageur, tout en mesurant l’impact de ces nouveaux comportements sur l’industrie du tourisme.
« L’étude est une projection dans les 15 années qui viennent », prévient Georges Rudas, président et directeur général d’Amadeus France.
À l’horizon 2030, le nombre de voyageur sur les lignes internationales va doubler chaque année.
La Chine sera devenue la première économie mondiale. Et l’âge médian de la population sera passé de 29,6 à 33,2 ans.
Les motivations et les comportements des gens auront fortement évolué.
Comment, l’industrie du voyage, devra-t-elle adapter sa stratégie pour commercialiser ses services plus efficacement et répondre aux besoins uniques de nouveaux voyageurs ?
C’est la question à laquelle répond l’étude comportementale, constituée de deux volets.
Le premier, « Future Traveller Tribes 2030 : understanding tomorrow’s traveller”, rédigé par The Future Foundation, définit six « tribus de voyageurs » (voir encadré) ;
le second, « Future Traveller Tribes 2030 : building a more rewarding journey”, se penche sur la manière dont les acteurs du tourisme peuvent répondre aux exigences nouvelles de ces différents profils.
Personnalisation et Big Data
“Future Traveller Tribes 2030” combine chaque famille de voyageurs aux neuf étapes du voyage. Georges Rudas espère aider les professionnels du tourisme à « fluidifier l’expérience voyageur et d’en extraire des revenus additionnels ».
Bien entendu , le « Big Data » permettra aux acteurs du voyage de personnaliser leurs offres en temps réel en fonction de chaque voyageur. « 695 millions de passagers transitent dans notre système, cela fait beaucoup de data« , ajoute Georges Rudas.
« Pour éviter le sentiment de saturation d’information que pourrait ressentir des voyageurs, l’étude détaille les moments clefs de communication pour chaque tribu. »
Grâce à la data, les compagnies aériennes, les prestataires tels que les agents de voyages ou encore les services de conciergerie miseront sur chaque étape du voyage pour offrir une expérience sur-mesure.
« La plateforme d’Amadeus est de plus en plus ouverte pour connecter du contenu pertinent comme les blogs, les offres des acteurs de l’économie collaborative.
C’est un énorme marché, il y a tout à faire encore. C’est aussi une grande source d’opportunité pour développer des marges grâce au cross-selling.
Nous avons un partenariat avec CabForce , agrégateur de VTC.
D’autres acteurs clefs de l’économie collaborative nous consultent pour voir comment nous pourrions les intégrer.
Nous travaillons aussi avec Facebook autour du social seating par exemple, le moyen de voir si un passager peut être assis à côté d’un ami Faceboook présent sur le même vol.
Les solutions s’enrichissent et peuvent être utilisées par tous nos clients. »
Un voyageur en mobilité
Dans un futur proche, les voyageurs seront connectés à tout moment à travers leurs nombreux objets électroniques.
Le smartphone a en effet permis d’intensifier cette connectivité et en 2030 il y aura très peu d’endroits sans accès internet.
Le processus d’achat deviendra progressivement automatisé. Smartphones, biométrie portable et portefeuilles électroniques rendront le processus de paiement plus rapide et plus facile.
De nouveaux canaux de vente émergeront en parallèle et pourront être divisés entre les canaux « d’inspirations » (smartphone, tablettes, casques de réalité virtuelle), proposant des expériences encore plus immersives et utilisés comme de nouveaux outils de découverte ; et les canaux « d’information » (smartwatch, lunettes connectées et robots) qui se concentreront sur le contenu et l’achat plutôt que sur la découverte.
Quelles sont les 6 « tribus de voyageurs » qui émergeront dans les 15 prochaines années ?
L’étude a identifié différents profils de voyageurs :
Les chercheurs de capital social : ils structureront leurs vacances quasi exclusivement en pensant à leur audience en ligne. Ils se fieront massivement à l’avis des autres voyageurs et suivront les recommandations pour valider leurs décisions. Il s’agit ici des jeunes générations.
Les puristes de la culture : ils considéreront les vacances comme une opportunité d’immersion dans une culture étrangère, même si elle doit être inconfortable.
Le plaisir retiré de ces vacances dépendra de l’authenticité de l’expérience. Ceux sont ceux qui ont recours à Airbnb par exemple.
Les voyageurs éthiques : ils planifieront leurs voyages en fonction de considérations morales, par exemple en réduisant leur empreinte énergétique ou en améliorant la vie des autres.
Ils laisseront souvent de la place à l’improvisation ou ajouteront certaines composantes de volontariat, de développement des communautés ou d’éco-durabilité à leurs vacances.
Les voyageurs privilégiant la simplicité : ils favoriseront les offres groupées pour éviter de devoir gérer trop de détails eux-mêmes.
Pour cette tribu de voyageurs, les vacances représentent une parenthèse tellement rare qu’ils veulent se faire plaisir tout en ayant la certitude que tout se passera de façon prévue.
Les voyageurs par obligation : ils voyageront d’abord par obligation, professionnelle ou familiale entre autres, avec une date et destination imposées.
Cette tribu aura donc des contraintes de temps et de budget et cherchera une technologie lui permettant d’éliminer les affres du voyage.
Les voyageurs récompense : ils seront à la recherche de luxe et d’exclusivité. Ils aspireront à une expérience hors pair ‘qu’il faut avoir vécue’. Un retour sur l’investissement en temps et en énergie déployé dans leur vie professionnelle.
Sur le marché français, les catégories de voyageurs s’organisent de l’ordre suivant : les puristes de la culture, ceux privilégiant la simplicité, les voyageurs par obligation, ceux qui aiment être récompensés, les chercheurs de capital social et enfin les voyageurs éthiques.
« Il peut aussi y avoir des profils trans-catégorie, c’est-à-dire qui mêlent deux tribus. C’est le cas quand on parle de « bleisure » : le voyageur d’affaire qui rallonge son séjour professionnel pour découvrir la ville », précise Georges Rudas.
Tourmag du 18/06/15