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Avions électriques : Airbus en panne sèche… Boeing recharge ses accus !

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Avions électriques : Airbus en panne sèche… Boeing recharge ses accus !

12/04/17
Quand Airbus semble reculer

L’aviateur de Seattle a annoncé, le 5 avril 2017, avoir créé une filiale, HorizonX, chargée d’investir dans l’aviation électrique. Premier investissement phare : Zunum Aero, une start-up qui promet un avion hybride capable de dépasser les 1 000 km pour 2020. De l’autre côté de l’Atlantique, on semble plus frileux, et Airbus vient d’annoncer l’abandon de son projet E-Fan. Un retour en arrière qui pourrait s’accompagner de nombreuses suppressions d’emplois.

 


Le Zunum, soutenu par Boeing, devrait transporter une cinquantaine de personnes sur 1000 km, propulsé par un moteur hybride, dès 2020. © DR

Le Zunum, soutenu par Boeing, devrait transporter une cinquantaine de personnes sur 1000 km, propulsé par un moteur hybride, dès 2020. © DR
 
Et si la nouvelle guerre du ciel était électrique ?

Ces derniers jours, les deux concurrents de toujours, l’américain Boeing et l’européen Airbus ont tout deux fait des annonces sur leurs investissements en la matière.

Et si le groupe né à Blagnac semble lâcher du lest dans sa stratégie d’investissement dans l’électrique, le géant américain de l’aérospatial en profite pour accélérer.

Le groupe de Seattle a en effet annoncé, mercredi 5 avril 2017, la création d’une nouvelle filiale, Boeing HorizonX, laquelle a commencé à investir dans la start-up Zunum Aero.

Cette dernière, américaine également, a été fondée en 2013 par Ashish Kumar, ancien de Microsoft et Google, et se donne pour objectif de révolutionner le transport aérien via l’électrique.

 

Réinventer le transport aérien régional

Dans un premier temps, la start-up entend développer des petits avions hybrides (fonctionnant par batteries, mais avec du carburant au diesel lorsque nécessaire) de quelques dizaines de places, réservé à des vols court-courrier, pour relier les plus petits aéroports aux grand hubs.

Dans un pays comme les Etats-unis, les principaux hubs concentrent environ 97% des vols intérieurs, excluant les 5 000 petits aéroports du pays. « Nous voulons réinventer l’aviation régionale, par l’électrique », explique Ashish Kumar.

L’avantage de se focaliser sur les plus petits trajets, d’après Zunum Aero : réduire les coûts et les temps de déplacement. Et si elle promet 80% d’émissions polluantes en moins, l’entreprise indique aussi vouloir réduire les pollutions sonores d’environ 75%.

Après trois années de développement, Zunum prévoit de faire voler son prototype sur plus de 1 000 kilomètres à horizon 2020.

Un objectif raisonnable sachant qu’en plus de Boeing, la jeune entreprise a également reçu le soutien de JetBlue Airways. Les montants des deux investissements n’ont pas été révélés, mais dans une interview donnée à Business Insider, Ashish Kumar se « considère très chanceux d’avoir ces appuis ».

 

Airbus abandonne son prototype tout électrique

De son côté, Airbus recule et a annoncé fin mars abandonner son projet d’avion tout électrique « E-Fan », dans le but officiel de se recentrer sur les recherches de modèles hybrides.

Dans un document, le conseil technique exécutif du géant européen justifie cet abandon par « l’élaboration d’un projet plus ambitieux », baptisé « E-Fan X », un avion hybride de 90 places dont peu de détails techniques ont circulé jusqu’à présent.

Mais d’après un communiqué de la CGT Airbus, « il s’agit d’un arrêt pur et simple d’un programme innovant et futuriste ».

Le syndicat ne croit pas en ce changement de stratégie et n’hésite pas à parler d’une « hérésie historique ». « Le rêve se transforme en une formidable frustration et colère de tous ceux qui se sont investis dans ce magnifique défi technologique ».

Lancé en 2011, puis présenté lors du salon du Bourget 2013, l’E-Fan était un avion bi-place 100% électrique et dont les améliorations techniques avaient été largement couvertes par la presse ces dernières années. Comme lorsqu’il avait, sur les traces de Louis Blériot, traversé la Manche en 41 minutes en 2015.

L’abandon du projet signifie également l’abandon d’une usine d’assemblage pour avions électriques, dont l’ouverture avait été promise à Pau en avril 2015.

« Le projet est toujours repoussé. Je n’ai pas de réponse claire, j’attends des informations », explique à l’AFP Jean-Paul Brin, le président du syndicat mixte de l’aéroport de Pau, qui devait accueillir le projet.

D’autant que les chercheurs impliqués dans l’E-Fan, établis à Suresnes (Hauts-de-Seine), sont déjà visés par un plan de suppression de 1 164 postes partout en Europe.

Les syndicats d’Airbus avaient envoyé une lettre, le 15 mars dernier, à Tom Enders, leur PDG, pour l’interroger sur cette situation. Une lettre qui reste à ce jour sans réponse.

 

 

 Tourmag du 12/04/17
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