Tourisme durable : « Il y a un vrai signe de changement des mentalités », selon Guy Raffour
Le tourisme durable a pris une véritable place dans les préoccupations et les critères de choix de voyage des Français. Selon le Baromètre Raffour Interactif, le critère de « Respect de l’environnement » est désormais placé 7e par ordre d’importance parmi 19 critères de choix des destinations par les Français en 2017. Guy Raffour nous en dit davantage.
TourMaG.com – Il y a eu un changement significatif dans le classement de votre baromètre sur la question du tourisme durable. Qu’en est-il exactement ?
Guy Raffour : « Oui, très net. Le critère de « Respect de l’environnement » est désormais placé 7e par ordre d’importance parmi 19 critères de choix des destinations par les Français en 2017.
Ce critère n’a cessé de progresser depuis que nous le mesurons. Il y a 6 ans, nous avons en effet souhaité comprendre comment les Français choisissaient leurs destinations.
Nous avons mené une étude exploratoire en écoutant 200 d’entre eux. Sur la base de leurs verbatim, nous avons identifié 19 critères discriminants qui comptent dans leurs choix.
Ce critère était donc présent à l’issue de l’exploratoire, mais aux derniers rangs. Là, cette 7e place est un vrai signe de changement des mentalités et par conséquent est encourageante.
« Ce n’est pas une réponse de circonstance »
TourMaG.com – Peut-on parler d’une évolution sensible ou est-ce une réponse « politiquement correcte » à cette question ?
Guy Raffour : Ce n’est pas une réponse de circonstance. Les Français interrogés par nos enquêteurs professionnels ne sont pas jugés à l’aune de leur réponse.
On leur demande simplement la vérité, quelle qu’elle soit, et nous avons volontairement mis un critère neutre qui est celui du « respect de l’environnement » en Oui / Non.
Il faut préciser que ce sont 19 questions qui sont posées et non des choix multiples, ce qui apporte encore davantage de fiabilité à ce classement.
Les Français sont majoritairement conscients que nous n’avons qu’une seule planète et que le développement des activités économiques doit en parallèle s’accompagner d’une atténuation dans la mesure du possible de ses conséquences.
Air Transat, qui s’est exprimée le 6 juillet lors de notre séminaire annuel, a démontré par son engagement opérationnel, que ceci pouvait être compatible.
Les Français suivent l’actualité, leurs enfants sont sensibilisés à l’environnement tout au long de leur parcours scolaire, les directives environnementales sont intégrées au système économique.
Au-delà, ils veulent être en bonne santé et aiment la nature. Ils saisissent de plus en plus la relation de cause à effet. Et les instruments de mesure ont évolué.
Un quasi consensus mondial existe, signé lors de la COP21, malheureusement remis en cause dernièrement par le Président des Etats-Unis, à contre sens de l’Histoire et surtout de la réalité de notre environnement dont personne ne peut se soustraire, il n’a pas de frontière.
« Concilier développement et une vie sur Terre durable »
TourMaG.com – Le tourisme durable est-il un véritable atout à mettre en avant dans la politique marketing et les stratégies des voyagistes ?
Guy Raffour : Oui, c’est un atout si la démarche est sincère, factuelle et réelle. Les Français ne sont pas dupes et sont prêts à des efforts de ce point de vue si on leur explique pourquoi on les met en oeuvre et ce que cela apporte pour le respect de l’environnement.
Et d’ailleurs nombre de solutions allant dans le sens d’économies d’énergie, d’eau, alimentaires ou autres ne sont pas contraignantes et ne réduisent pas le confort.
Ce sont de nouvelles manières de produire et de consommer. Elles apportent aussi des économies financières aux opérateurs qui les mettent en oeuvre.
Il est désormais logique de penser à récupérer les eaux usées, les eaux de pluie, à recycler tout ce qui peut l’être, à éliminer le plastique, traiter les déchets, à chauffer via des pompes à chaleur et/ou du solaire, à conseiller les clients à une utilisation raisonnée des linges de toilette ou d’équipements, une gestion plus respectueuse des sites touristiques, etc.
Tous ces efforts permettront d’atténuer l’impact pour qu’on puisse concilier développement et une vie sur Terre durable.
Les clichés pris par Thomas Pesquet de notre planète si fragile, avec ses commentaires de sensibilisation, nous ont encore une fois rappelé l’impérieuse nécessité d’adaptation de nos modes de vie et de production pour nous-mêmes et les générations futures. Nous en sommes tous responsables.
Tourmage du 12/07/18