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Le MICE revisité (3/5) – G.Meynard (ProSky) : «l’Europe du Nord est dans l’air du temps»

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Le MICE revisité (3/5) – G.Meynard (ProSky) : «l’Europe du Nord est dans l’air du temps»

04/03/20

Comment évolue la demande des voyages incentive ? Quelles sont les destinations les plus en vogue ? Quels types de voyages remportent aujourd’hui les suffrages des entreprises ? Éléments de réponse avec Gilles Meynard, directeur général de ProSky France, filiale de l’allemand ProSky AG, le leader du marché de l’affrètement outre-Rhin. Dans l’Hexagone, ce courtier aérien est spécialisé dans les vols de groupes sur-mesure et VIP ; le Mice représente la moitié de son activité, et l’Europe 80% de ses affrètements.

DéplacementsPros.com : Comment évolue la demande des agences événementielles ?

Gilles Meynard : Elle change peu. La demande se porte toujours vers une Europe sûre et rassurante. Avec un intérêt croissant pour l’Europe du Nord et l’Europe centrale. Même l’Islande marche toujours bien malgré ses prix stratosphériques à certaines périodes de l’année, et un sur-tourisme tel qu’il est parfois difficile de croiser des Islandais dans le flot des visiteurs. L’Europe du Nord est aussi la grande bénéficiaire d’un autre phénomène, l’extension de la demande à l’hiver, alors que la saisonnalité du MICE était jusqu’à présent plutôt concentrée sur le printemps et l’automne.

Ce n’est pas un hasard si nous avons choisi Helsinki pour organiser ce mois de mars notre traditionnel Voyage Découverte avec des agences incentive. On peut y capter le charme de la Finlande éternelle, comme c’est le cas aussi des autres pays nordiques avec Oslo, Copenhague et Stockholm. Et la dimension verte est là encore très importante : nous incluons d’ailleurs dans notre voyage la visite de la ville voisine d’Helsinki, Espoo, la plus verte d’Europe, qui s’est fixée comme objectif de compenser toutes ses émissions carbone d’ici 2023. Ces villes du Nord de l’Europe sont des destinations d’affaires nettement moins chères le week-end. Or, les opérations MICE s’inscrivent pour la majorité d’entre elles dans un format jeudi-dimanche.

Le choix de la destination traduit aussi une évolution du contenu du voyage…

Nous constatons, sur ce point, une évolution très claire de la demande. Le choix d’une destination vise, de plus en plus, à favoriser la rencontre, à donner un sens à son incentive, à découvrir la nature, ce qui n’empêche pas la dimension festive. Les circuits traditionnels sont loin d’y répondre. Certaines agences font preuve de conformisme dans le choix des destinations qu’elles proposent. D’autres en revanche ont parfaitement intégré cette évolution. Car c’est leur rôle d’être davantage informées que leurs clients ! Et de savoir comment vendre Belgrade ou Tbilissi, et lesquels de leurs atouts mettre en avant.

L’évolution du contenu est-elle liée au rajeunissement des participants ?

C’est le cas en effet. Autrefois, les gens travaillaient plutôt dans la distribution, les concessions automobiles, dans des entreprises de services telles les banques, Aujourd’hui, nous avons affaire à une population de plus en plus jeune, mais aussi plus éduquée, des «young urban professionnals» travaillant notamment dans la net economy, le digital et le conseil. Une population dont la fidélité à son entreprise est loin d’être assurée, que l’on arrive à motiver davantage par le biais de rencontres et d’échanges, avec en prime des moments festifs, que par la visite de vieilles pierres. On peut constater aussi sa préoccupation pour les questions environnementales, et ses interrogation sur l’opportunité ou non de voyager en avion. Il est sûr que le train s’imposera lorsqu’on voyagera en France, à l’exception de quelques transversales. Mais on n’a guère de choix si l’on veut aller en Norvège…

Quels enseignements aviez-vous tiré de votre dernier Pro Sky Destination Report (*) ?

Ce rapport annuel présente les destinations tendances en Allemagne, France et Suisse. Il est réalisé d’après un questionnaire auquel répondent nos clients, ce qui nous permet d’avoir un bon échantillonnage. Dans les grandes lignes, on constate que les Français continuent à se rendre dans des destinations plutôt culturelles, et maintenant nature, quand nos voisins plébiscitent toujours les destinations soleil…

Deplacementspros.com du 26/02/20

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