Coronavirus : pourquoi la France devrait profiter de la reprise
Au sortir de la crise de coronavirus, les Français auront besoin de prendre un (grand) bon bol d’air. Iront-ils jusqu’à quitter la France ? Pas sûr du tout, dans l’immédiat…
Difficile de savoir à quelle échéance nous organiserons notre prochain voyage…. Mais en termes de destinations, il y a déjà fort à parier que la France métropolitaine remporte plus que jamais de nombreux suffrages, pour plusieurs raisons.
A court terme, la proximité va rassurer. L’idée de partir à l’autre bout de la planète a perdu son parfum d’exotisme au lendemain de nombreux rapatriements et autres quarantaines forcées. Les voyageurs reprendront le goût de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique, mais pas tout de suite. Il leur faudra une période de convalescence. Après ce printemps siglé coronavirus, les Français auront aussi envie de partir dans la famille ou chez des amis, pour rattraper le temps perdu, et oublier les « coronapéros » WhatsApp ou Zoom. A moins qu’ils ne rejoignent les plages les plus proches, au profit éventuellement des résidences de tourisme, campings et autres hôtels.
Et puis, la période actuelle, qui met à rude épreuve les entreprises, risque de peser à moyen terme sur les salaires et l’emploi. Même si les confinés que nous sommes aurons à cœur de partir, le budget provisionné à cet effet aura souffert, sur fond de crise pandémique.
Enfin, que décidera le gouvernement français demain, pendant la phase de « déconfinement » murmurée par le Premier ministre Edouard Philippe, avec la peur d’une deuxième vague en tête ? Nous sommes aujourd’hui autorisés à sortir à 1km de notre domicile. Et demain, à 100km, afin d’éviter une propagation dans des départements épargnés ? Ou sur le seul territoire national ?
En attendant le jour d’après, les professionnels du voyage peuvent préparer la reprise, vers toutes les destinations, France en tête donc. Cette France, sweet France*, qui est désintermédiée, mais reste la première destination des Français chez les voyagistes (selon les ventes des membres du Syndicat des entreprises du tour-operating/Seto, avec 1,2 million de clients). Un Seto qui se prépare déjà à recommander un report des voyages jusqu’à la fin du mois de mai (au lieu du 15 mai annoncé aujourd’hui), comme la compagnie de croisières MSC.
Après la mise sous cloche des aéroports et des compagnies aériennes, le trafic aérien va doucement redémarrer, en fonction de la demande bien sûr, mais aussi des décisions des destinations étrangères. A quelle échéance les pays vont-ils accepter des ressortissants de France, l’un des pays les plus contaminés à ce jour ? Pas sûr que la Chine nous rouvre ses portes de sitôt… Elle qui, craignant une deuxième vague, vient de refermer ses sites de Shanghai… Le Canada, lui, a déjà décidé de fermer ses frontières jusqu’à la fin du mois de juin.
Oui, 2020 s’annonce comme un repli sur soi, cette fois bien salutaire, pour des questions sanitaires, à l’échelle planétaire. En attendant une réouverture tout aussi salutaire, vers des destinations étrangères, à l’aube de l’hiver… Et puisque notre beau pays devrait plus que jamais séduire les Français (mais nettement moins les clientèles étrangères), les voyageurs ont intérêt à ne pas trop tarder avant de réserver. En cette période de confinement, rarement les disponibilités n’auront été aussi nombreuses dans l’Hexagone ou en Corse, les prix si attractifs. Ensuite, sous l’influence de la demande, les prix risquent de grimper… au rythme de l’inflation qu’ont connu les gels hydroalcooliques jusqu’à leur encadrement. Sauf si les pros du secteur se serrent les coudes et se montrent raisonnables, dans un bel élan solidaire.
*Selon l’étude du cabinet Raffour Interactif, 80% des vacanciers français ont choisi la France comme destination de vacances en 2018, soit 29 millions de personnes. 29% sont partis à l’étranger et en France.
echo touristique du 7 avril