L’Italie redémarre … et séduit toujours les touristes
Au lendemain de sa réouverture, le 3 Juin dernier, l’Italie prévoit une reprise progressive de sa saison estivale en s’appuyant sur la fidélité des Italiens, le retour des voyageurs des pays voisins et la stabilité des prix. Selon l’étude des réseaux sociaux menée par l’ENIT-Agenzia, l’Italie est perçue comme un pays safe, hyper-surveillé et rassurant. Le thème « tourisme en Italie » comptabilise plus de 300 millions de vues, soit autant que l’ensemble de la population européenne.
Une image qui redevient positive
En effet, bien que premier pays touché en Europe par la crise du Coronavirus, le sentiment qui se dégage de l’étude régulière du web et des réseaux sociaux internationaux sur le thème « Italie » reste manifestement positif : à la fin du mois de mai ont été relevées plus de 753700 citations sur les voyages en Italie – dont 50000 sur le web et 703700 sur les réseaux sociaux – qui ont produit plus de 207 millions d’interactions. L’épidémie n’est plus le seul centre d’intérêt de la recherche sur le web. Alimentant ce sentiment positif, la culture se positionne en quatrième position (5,2 %) derrière « l’économie » (13 % des recherches sur le web) et le macro-thème « santé » (9,3 %). L’espace consacré par les principaux journaux européens et américains au thème Covid en Italie diminue également de façon très conséquente.
Relance du tourisme domestique et retour des pays voisins
Dans une stratégie commune à tous les pays impactés par la crise du Coronavirus, l’Italie compte relancer le secteur en s’appuyant avant tout sur son tourisme domestique et notamment sur la frange conséquente d’Italiens (40%) qui habituellement privilégient les vacances à l’étranger et qui cette année resteront en Italie.
Dès fin juin, l’Italie compte également sur le retour des marchés de proximité qui représentent 56 % de son tourisme international. La stabilité des prix pratiqués par le système d’hébergement italien, avec un coût moyen de 97 euros la chambre au mois de juin pour les réservations online, devrait également favoriser la reprise.
Trafic aéroportuaire et nuitées en baisse
Malgré ces éléments positifs, le volume total des arrivées aéroportuaires en Italie au cours des quatre premiers mois de 2020 a fortement diminué (- 64,5 % vs les 4 premiers mois 2019). Par ailleurs, bien qu’ayant le plus grand nombre de réservations en cours – au 4 juin on relève 235000 réservations de passagers dans les aéroports en Italie de juin à août, pour 231000 en Espagne et 193000 en France – l’Italie enregistre la plus forte baisse de son tourisme international (- 87,1% contre – 86,5% pour la France et – 84,5% pour l’Espagne). Ceci s’explique par le fait que le tourisme étranger a toujours représenté une part importante du tourisme italien global.
A la onzième semaine d’observation, les données concernant les arrivées dans les aéroports italiens pour l’année 2020, indiquent que les pertes restent stables par rapport aux semaines précédentes et un ralentissement des pertes est espéré pour les prochaines semaines. La baisse des réservations du 1er juin au 12 juillet (- 91,4%) due en grande partie à la Chine (- 99,4%) s’est stabilisée, mais elle s’est parallèlement étendue à tous les autres marchés d’origine, bien que la baisse des flux en provenance de France (- 86,6%) et des Pays-Bas (- 84,6%) soit de moindre importance. Pour la période mai/octobre, les baisses les plus évidentes sont celles enregistrées par les marchés long-courriers, les réservations étant freinées par la perspective d’une reprise tardive des vols : Japon (- 80,9 %), Brésil (- 74,4 %), Corée du Sud (- 72,9 %), États-Unis et Australie (- 70,2 %)
L’Italie touristique en pleine forme en 2023
Le tourisme en Italie représente à lui seul 13 % du PIB. « L’Italie qui redémarre » ne pourra toutefois pas contrebalancer la perte sèche de sa saison estivale, estimée à 65 milliards d’euros – dont 21 milliards pour la part des marchés étrangers. L’analyse de scénarii économiques à court terme indique qu’il faudra attendre 2022, voire 2023, pour une récupération complète des volumes de 2019.
tendance hotellerie du 16 juin