N°4 #PartezenCorse : La plaisance Corse engagée dans le développement durable

Recherchant une escale aux antipodes des destinations dites « tape à l’œil », les plaisanciers du monde entier choisissent la Corse pour assouvir avant tout une soif, celle de la recherche d’un séjour où l’on privilégie plus un esprit et l’immersion dans un environnent naturel préservé, avec plus de 1 400 kms de littoral. Avec 400 000 nuitées chaque année, les infrastructures portuaires de l’île ont un réel impact sur l’économie locale. Elles ont choisi de s’inscrire dans un tourisme maîtrisé et durable via la mise en place de pratiques et le développement de projets innovants orientés en grande partie sur la thématique « éco-responsable».

En Corse, il y a 22 ports de plaisance et de pêche, 3 abris côtiers et 6 marines en majorité à gestion publique, offrant une capacité d’accueil d’environ 9 000 postes de quai.

Ces dernières années le secteur portuaire s’est professionnalisé, les infrastructures se sont modernisées sous l’impulsion d’une nouvelle génération de gestionnaires, ayant compris qu’il était impératif de répondre aux exigences de leur temps : qualité de services, tarification attractive, dynamisme en termes de communication et promotion, mais surtout formation* du personnel avec une attention toute particulière portée à la gestion environnementale et portuaire.

Car ici, on a assimilé que l’attractivité d’un territoire ne pouvait dépendre que de la préservation d’un cadre exceptionnel auquel tout corse est profondément attaché : « Chaque port de plaisance insulaire a sa propre stratégie environnementale adaptée à son contexte s’inscrivant directement dans la logique de transition écologique adoptée par la Collectivité de Corse en avril 2018. Si plusieurs d’entre nous ont depuis longtemps obtenu la labellisation « Pavillon Bleu », certains se sont également engagés dans les certifications « Ports Propres » et « Ports Propres actifs en biodiversité », seules certifications validant une stratégie d’excellence environnementale portuaire », explique David DONNINI, directeur du port de Saint-Florent (Haute-Corse).

Les ports de plaisance de Corse ont une conscience

Mais l’objectif que se sont fixés les communes portuaires, c’est atteindre une plaisance raisonnée qui impactera le moins possible l’environnement. Dans cette optique, le redimensionnement de projet portuaire connecté avec leur bassin de navigation a débuté (avec notamment la mise en place de mouillages pour la petite, moyenne, et grande plaisance). « Parallèlement nous prévoyons l’installation prochaine de structures innovantes, des coffres d’amarrage éco-conçus permettant de supprimer l’ancrage et les dégâts sur l’herbier de posidonie notamment sur un principe de nurseries-écloseries. Ces investissements permettront de protéger les écosystèmes tout en générant des recettes », selon Jean-André SIMONETTI, directeur du

Pour David DONNINI, «la prise en compte de l’éco-conception dans l’ancrage des mouillages organisés et des coffres d’amarrage ouvre la possibilité à un large choix d’expérimentations environnementales, qui va de la nurserie artificielle aux solutions électroniques de mise en place de capteurs de pollutions (d’hydrocarbure ou bactériologique). »

Au travers d’actions spécifiques en lien avec une stratégie globale, les ports de Corse ont pour vocation à devenir les moteurs et fédérateurs d’actions de sensibilisation aux questions de bonne conduite environnementale et aux « écogestes » en mer, à destination des plaisanciers, du grand public ou des scolaires.

Des ports historiques insérés dans la vie de la cité

Comme l’indique Michel MALLARONI directeur de Bonifacio Marina (Corse-du-Sud), « en Corse, nous ne considérons pas les ports comme de simples parkings à bateaux ; ce sont des lieux de vie à part entière, des espaces anciens fiers de leur histoire et de leur patrimoine qui portent en eux les traces d’une culture marquée, et l’ambition de développer des projets innovants ».

De Bonifacio à Saint-Florent, en passant par Ajaccio ou Bastia, le lien est donc traditionnellement fort entre la population locale et l’espace portuaire. Ce ne sont pas des infrastructures qui ont été récemment construites de manière artificielle mais bien des ports anciens – de pêche ou de commerce – établis au cœur de villages ou de cités qui ont évolué vers la plaisance au fil du temps.

« Les navigateurs qui viennent chez nous recherchent avant tout une expérience et un retour à des valeurs multiséculaires. Venir en Corse faire du bateau, ce sont bien sûr des côtes et des plages uniques, mais c’est aussi rechercher une histoire, un état d’esprit, une atmosphère inimitable où le visiteur, qu’il soit français ou étranger, se sent accueilli et reconnu », comme le souligne Michel MALLARONI.

On comprend mieux pourquoi 15% de la flotte mondiale de grande plaisance (embarcation de plus de 24 mètres) fait de la Corse un spot privilégié chaque été. Corsica, une petite île en Méditerranée, mais particulièrement attractive pour une clientèle de niche à très fort pouvoir d’achat et en quête d’un produit insolite, d’une valeur sûre reposant sur une nature exceptionnelle et sur des hommes et des femmes qui la préservent avec passion et pragmatisme.

*Mise en place d’un Diplôme Universitaire « Gestion environnementale et portuaire » unique en France (créé par l’université de Corse à l’initiative de David DONNINI, directeur du port de Saint Florent) – Mise en place d’une formation de personnel portuaire à la certification « Ports Propres ».

Tourmag du 16 novembre