Aéroports et coronavirus : Orly fermé jusqu’en septembre ?
Fermé depuis la fin mars en raison de la chute du trafic entrainée par la pandémie de Covid-19, l’aéroport de Paris-Orly pourrait ne pas rouvrir ses portes au trafic commercial avant septembre. Deux plateformes de Rome et Venise accueillent de nouveau des clients ce lundi, tandis que celle de Vienne met en place des tests de dépistage rapides pour les voyageurs.
Devenu base sanitaire en attendant de recevoir de nouveau des passagers, Orly devait selon les informations des Echos ne pas revoir son trafic habituel avant septembre 2020. Conséquence des prévisions de trafic cet été revues à la baisse par les compagnies aériennes, explique une source proche du dossier, le CEO d’Air France-KLM Ben Smith par exemple ayant évoqué un retour à la normale pas avant deux ans (il espère 20% du trafic de l’année dernière en juin, 40% en juillet et 60% en aout).
Roissy-Charles de Gaulle, qui accueille actuellement tout le trafic vers et depuis la capitale française, pourrait largement gérer à lui seul la reprise des vols durant l’été, même si les mêmes sources indiquent que la fermeture du terminal CDG-2A est envisagée pour « faciliter la mise en œuvre des mesures sanitaires » (seuls resteraient alors ouverts les 2E et 2F). L’Elysée précisait par ailleurs hier soir que pour toutes les arrivées depuis l’Union européenne, l’espace Schengen ou le Royaume-Uni, la France n’imposera pas de mesure de quarantaine.
Si Air France poursuit à Paris des opérations limitées y compris sur trois routes intérieures, et se prépare à augmenter le 11 mai le nombre de ses vols domestiques, ses rivales installées à Orly ont été invitées à relancer leurs propres lignes depuis CDG : les activités d’Air Caraïbes ou de Corsair par exemple, qui visent un retour à la mi juin vers et depuis l’outremer, ne sont pas assez importantes pour justifier la réouverture d’Orly.
« Nous devons attendre la réouverture des frontières avant de pouvoir remonter en puissance », explique le gestionnaire des aéroports parisiens ADP dans Les Echos. Une grosse partie de l’activité d’Orly « repose notamment sur la desserte des pays du Maghreb, dont les frontières sont closes. Par ailleurs, la fermeture des frontières de l’Union européenne devrait également se prolonger jusqu’en septembre ».
Selon Eurocontrol, les aéroports européens les plus occupés (en moyenne de vols par jour) le mois dernier étaient Francfort, Londres-Heathrow, Amsterdam, Leipzig, Oslo-Gardemoen et Paris-CDG.
En dehors de France, on notera que l’Italie a annoncé pour ce lundi la réouverture des aéroports de Rome-Ciampino et Florence-Peretola, tous deux fermés depuis le 13 mars. La mesure accompagne un début de déconfinement dans le pays durement frappé par le coronavirus (28.236 décès et 207.428 contaminations) ; mais le communiqué du ministère des Transports ne comportait aucun détail sur le nombre ou le type de vols autorisés. Ce matin, Ciampino n’affichait aucun départ de deux low cost qui l’occupent, Ryanair et Wizz Air, tout comme Peretola où une vingtaine de compagnies aérienne sont d’ordinaire présentes (dont Air France, Alitalia, British Airways, Brussels Airlines, Luxair et surtout la low cost Vueling).
L’aéroport de Vienne-Schwechat de son côté a annoncé hier la mise en place de tests de dépistage rapides PCR pour tous les passagers : cela permettra à ceux arrivant en Autriche (et déclarés négatifs) d’éviter la quatorzaine imposée par le gouvernement s’ils n’ont pas un certificat médial datant de moins de quatre jours. Les résultats de ce test (qui coûte 190 euros) sont connus en deux ou trois heures ; le communiqué de l’aéroport précise que les passagers au départ ainsi que « toute personne intéressée » sont les bienvenus. « De cette façon, les vols sont désormais plus sûrs et plus faciles, qu’ils impliquent des voyages d’affaires ou des voyages urgents avec des avions à la demande dans le contexte de l’aviation générale, en particulier s’ils ne durent pas plus de quatre jours », explique Schwechat.
Si la compagnie nationale Austrian Airlines reste clouée au sol sauf pour les vols de rapatriement et cargo, l’aéroport de Vienne accueille ce lundi matin une dizaine d’avions depuis trois villes allemandes, deux néerlandaises, Lisbonne, Taipei, Shanghai, Pékin ou Séoul.
air journal du 4 mai