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Aides : les guides-conférenciers toujours dans l’attente

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Aides : les guides-conférenciers toujours dans l’attente

27/05/20

Les guides-conférenciers sont toujours dans l’attente d’une aide concrète de la part des pouvoirs publics. La profession regroupe différents statuts : salariés en contrat court, auto-entrepreneurs, micro-entreprises qui ne correspondent pas forcément aux aides présentées par le gouvernement. Si ce dernier semble avoir entendu les demandes du secteur, les guides-conférenciers attendent toujours des décisions concrètes.

L’inquiétude prédomine toujours chez les guides-conférenciers qui sont impactés de plein fouet par la crise liée à l’épidémie de coronavirus.

Cette profession rattachée directement au secteur du tourisme a la particularité d’englober différents statuts, des statuts qui cohabitent et qui ne correspondent pas forcément aux aides présentées par le gouvernement.

« Rien n’est encore acté pour les guides salariés, on nous dit qu’on étudie toujours la question, et dans quelques jours la prolongation Assédic arrivera à terme, résultat le 31 mai certains guides n’auront plus de revenu, d’autres début juin, ou mi-juin. Pour les auto-entrepreneurs le fonds de solidarité s’arrêtera en décembre.

Enfin il existe une bonne quinzaine de code APE selon que l’on travaille avec les compagnies de croisières, les autocaristes et tout le monde ne rentre pas les bonnes cases…  » explique Sophie Bigogne, secrétaire du Syndicat Professionnel des Guides Interprètes Conférenciers (SPGIC).

Et pour les guides salariés ce qui complique la donne pour toucher le chômage partiel, c’est l’inexistence de contrat en bonne et du forme car souvent employés à la journée : « Cela se fait souvent par téléphone : ‘es-tu libre pour telle date’. Certaines agences jouent le jeu pour que les guides puissent bénéficier du chômage partiel, d’autres non », déplore la représentante du SPGIC.

Une année blanche pour les guides-conférenciers

Lors d’une interview accordée à TourMaG.com début avril, cette dernière prévoyait une année blanche : « Nous sommes impactés de plein fouet par cette crise comme bon nombre d’acteurs. Il faut savoir que nous avons été les premiers à être affectés.

Plus de 15 jours avant l’annonce du confinement, nous n’avions déjà plus de travail. Et nous serons les derniers à en sortir.

Il n’y aura pas de touristes en France cette année. Et je vois mal les Français qui voyageront en France cette année venir dans les grandes villes. Ils préféreront aller voir leurs proches ou aller à la mer. »

Une vision partagée par Cecyl Tarlier, secrétaire général de l’Association professionnelle des Guides conférenciers Sud – Provence. La croisière secteur incontournable de la région a annulé toutes ses escales de Nice à Marseille : « Nous constatons que les compagnies réduisent la voilure, ce qui aura un impact direct sur nos activités ».

Preuve, que la profession ne voit guère de perspectives favorables, sur les 700 guides-conférenciers de la région Sud – Provence, un quart envisage une reconversion professionnelle d’après l’enquête sanitaire régionale conduite au mois d’avril par les quatre associations de guides-conférenciers du sud-est de la France (Les Guides-Conférenciers Sud-Provence, PGI, Agivar et la FGI Paca).

Revenir au statut d’intermittents

Pour tenter de changer la donne, l’association a fait 11 propositions dont la poursuite de toutes les mesures d’aides sociales pour l’ensemble de la profession jusqu’au 1er avril 2021 et l’instauration d’une aide forfaitaire pour les guides-conférenciers qui n’ont accès à aucune aide actuelle.

Mais surtout ce que demande l’ensemble de la profession c’est de revenir au statut d’intermittents : « C’est ce que nous sommes, des intermittents avec multi-employeurs martèle Sophie Bigogne

Ce statut nous permet d’exister auprès de Pôle Emploi. Avec la nouvelle réforme, dont la première partie a été mise en place le 1er novembre 2019, nous sommes les dindons de la farce »

Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat en charge du tourisme reconnaît la situation complexe des guides-conférenciers et a déclaré devant les sénateurs lors d’une audition la semaine dernière : « Leur détresse est aussi, parfois, la résultante de statuts très précaires. Si 36 % des guides-conférenciers sont salariés, ils sont souvent multi salariés, en contrats courts ou payés à la mission.

Nous avons fait en sorte de décaler la réforme de l’assurance chômage, pour que les saisonniers et toutes les personnes en situation précaire soient impactés le moins possible. Toutefois, il peut rester des angles morts.

La réouverture progressive des sites et des monuments sera la vraie réponse

 Comme nous ne souhaitons pas que ces guides-conférenciers meurent, j’ai souhaité, avec Muriel Pénicaud, que le Comité Interministériel du Tourisme acte le principe d’un travail sur le traitement des situations particulières des guides-conférenciers salariés privés d’emploi du fait de la crise sanitaire. Nous sommes donc engagés dans ce travail.

Par ailleurs, ceux qui sont indépendants peuvent prétendre au fonds de solidarité nationale, avec un premier étage à 1 500 euros et un deuxième étage jusqu’à 10 000 euros, afin de répondre aux situations les plus critiques. Dans certains cas, ils peuvent être éligibles à un PGE, un prêt garanti par l’État.

Au demeurant, la réouverture progressive des sites et des monuments sera la vraie réponse. Encore faut-il que la clientèle puisse revenir. Il convient de nous coordonner pour ce qui concerne les frontières et de faire en sorte que la clientèle puisse, si la situation sanitaire le permet, revenir et redonner du baume au cœur aux guides-conférenciers. »

Franck Riester (Ministre français de la Culture ndlr) et Muriel Pénicaud (Ministre du Travail ndlr) travaillent ainsi sur l’accès au fonds de soutien patrimoine qui pourrait leur être ouverts.

Ce qui fait dire à Sophie Bigogne que « pour une fois la profession existe  » auprès des Pouvoirs Publics mais qu’il convient tout de même d’accélérer

tourmag du 27 mai

 

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