« Blue Islands » : le tourisme durable à l’heure de la coopération internationale
Le 7 Mai dernier, à Bruxelles, la présidente de l’ATC, Nanette Maupertuis, a paraphé la charte Européenne « Blue Islands ». Objectif : adapter le secteur du tourisme à la capacité environnementale des zones d’intérêt. Et développer des stratégies pour réduire les déchets.
La transition écologique du tourisme Corse à l’aune du principe de réalité ? C’est en tout cas une étape importante qui vient d’être franchie à Bruxelles avec la signature le 7 Mai dernier par la présidente de l’ATC du programme Blue Islands. « La Corse reçoit un peu plus de 3 millions de touristes chaque été. Sur l’ensemble de l’île, la production de déchets double au mois d’Août par rapport à Janvier, avec comme points critiques les zones touristiques » précisait la présidente. Qui ajoutait : « L’idée principale est d’inciter les touristes à s’engager dans un accord volontaire à protéger l’environnement »
Il faut savoir que cette charte vise à créer une coopération internationale stable et à long terme dans les zones touristiques, en engageant les îles, les villes et les régions à rejoindre le réseau. Le document doit être considéré comme un effort supplémentaire des partenaires pour sensibiliser et renforcer la coopération internationale entre les principaux acteurs publics. La Charte ouvre ainsi la voie à une vision commune d’un tourisme durable et respectueux de l’environnement. En signant la Charte, les autorités publiques expriment leur intention de réduire les déchets générés par les touristes et les prestataires de services touristiques et d’améliorer la gestion des déchets.
Blue Islands, genèse d’un projet.
La Charte a été lancée le 11 avril 2018 lors de la conférence internationale « Vers une économie circulaire et un tourisme durable sur les îles ». À la fin de la conférence, les membres du Parlement européen, le consortium BLUEISLANDS ont apposé leurs signatures sur le document. La charte contient désormais les signatures originales de : la présidente de la SEARICA, Gesine Meissner, les vice-présidentes de la SEARICA, Michela Giuffrida et Tonino Picula, les membres de la SEARICA, Cláudia Monteiro De Aguiar et Davor Škrlec; pour les autorités locales et régionales le ministère de l’Environnement de Chypre (DOE), l’Agence catalane des déchets (ARC), la région de Crète, le Consell de Majorque, Mykonos et Rhodes, Wasteserv Malta et les municipalités de Nice, Lisbonne et Nicosie , Ponta Delgada et Puerto de la Cruz.
Les objectifs de la charte.
Fait important : la région méditerranéenne est la première destination touristique du monde. Et en été, en raison de la vague touristique annuelle, les îles méditerranéennes accueillent une population beaucoup plus nombreuse. Ceci est bénéfique pour les économies locales, mais cela pèse également lourd sur les infrastructures locales, en particulier pour les systèmes de gestion des déchets.
BLUEISLANDS s’est attaqué aux défis communs auxquels sont confrontées les îles MED, notamment:
- les restrictions structurelles des territoires fermés à la mer, en termes de ressources et de gestion des déchets;
- la connaissance fragmentaire de la variation saisonnière de la production de déchets;
- le manque de plans stratégiques pour promouvoir le tourisme durable.
Le projet BLUEISLANDS réunit 14 partenaires de 8 pays dans un effort systématique pour identifier, traiter et atténuer correctement les effets de la variation saisonnière de la production de déchets sur les îles MED en tant qu’effet du tourisme. Economie circulaire Le problème est épineux depuis des années mais il n’a jamais été abordé méthodiquement: la quantité et la composition des déchets générés au cours d’une période de douze mois sur neuf îles MED seront mesurées et la corrélation entre les déchets quantifiés générés et le des touristes et la présence de déchets dans l’environnement côtier seront examinés. Parallèlement, la structure de gestion des déchets existante et les pratiques respectives suivies seront évaluées.Sur la base du rapport établi à partir des résultats obtenus pour les neuf îles, un outil multidimensionnel sera élaboré, comprenant des plans d’action, permettant de traiter efficacement ce phénomène problématique commun. Sur une période de douze mois, l’outil sera mis en œuvre avec des plans d’action sélectionnés pour chaque île participante, tandis que l’efficacité de chaque plan d’action sera évaluée. À terme, un rapport final contenant toutes les données et expériences dérivées montrera les moyens les plus efficaces et les plus efficaces de transformer un problème difficile et pesant pour les communautés des îles MED en un moyen permettant d’établir des économies circulaires tout en préservant et pérennisant le tourisme durable en Méditerranée.