Comment aider les français (et les étrangers) à réserver leurs vacances en france ?
La France peine à donner un vrai coup d’envoi à la saison estivale, quand d’autres pays européens ont (déjà) donné le top départ.
L’Australie envisage de passer à la semaine de 4 jours pour stimuler le tourisme. Dans le même objectif, la Slovénie va verser jusqu’à 200 euros en bons d’achat, à dépenser dans les hébergements et des restaurants. Le Japon compte pour sa part subventionner les vacances domestiques… Des idées à suivre ? Pas si simple, même s’il est toujours intéressant de s’inspirer des initiatives lancées à l’étranger. La France, elle, a déjà débloqué un joli pactole de 18 milliards d’euros* afin de soutenir les entreprises du secteur, et compte renforcer le levier des chèques-vacances.
Mais sans bourse délier cette fois, notre gouvernement pourrait indirectement aider les Français comme les étrangers à préparer leurs vacances en France. Et soutenir par la même occasion les pros du voyage, pour sauver une partie de l’été. Comment remplir ce double objectif ? En donnant de la visibilité, en diffusant au plus vite des calendriers. Nous sommes presque début juin, et nous ne savons toujours pas : si nous pourrons dépasser les 100km, si les musées qui nous intéressent seront ouverts, si la quarantaine sera assouplie pour les DOM-TOM. Nous ignorons quand les campings rouvriront, si les piscines seront accessibles dans des conditions acceptables. Les pros n’ont pas d’informations sur des protocoles sanitaires, toujours en attente de validation (celui d’Accor notamment). Quant à pouvoir partir à l’étranger, il faudra attendre, a prévenu la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne… Le gouvernement incite à des vacances bleu-blanc-rouge, ce qui compensera (en partie) l’absence ou la faible présence des visiteurs étrangers. Sachant que l’été, plus de la moitié de nos compatriotes restent traditionnellement dans notre joli pays. Et en 2020, plus que les années passées, ce sera dans la famille et chez les amis.
L’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal font la danse du ventre auprès auprès de leurs habitants et des voyageurs du monde entier. (…) Pendant ce temps, la France déconfine en douceur.
Pendant ce temps, d’autres destinations font la danse du ventre auprès de leurs habitants et des voyageurs du monde entier. L’Italie, la Grèce, l’Espagne, le Portugal rouvrent leurs musées, leurs bars et leurs frontières… et sont en passe de gagner la bataille de l’attention touristique. Leur saison a démarré, pas la nôtre. Jean-Baptiste Lemoyne craignait la concurrence entre destinations ? C’est fait. Notre secrétaire d’État au tourisme militait pour une réouverture « phasée et coordonnée des frontières » au sein de l’union européenne (UE) ? Trop tard. Peut-on reprocher aux pays de l’Europe du Sud d’avoir failli au voeu d’unité de l’UE ? Ils argueront qu’en bons petits soldats, ils ont répondu à l’appel de Thierry Breton : le Commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a appelé les États-membres à opérer une réouverture progressive des frontières dès cet été…
Pendant ce temps, la France reste partagée entre la sécurité sanitaire et la reprise économique. Alors le pays déconfine en douceur, a priori par phase de trois semaines : à 100km depuis le 11 mai, sans doute un peu plus loin à compter du 2 juin, et à l’international ensuite si la situation sanitaire le permet. Or si les autorités rouvrent trop tard les sites et les frontières, les voyageurs étrangers auront réservé ailleurs que dans la première destination mondiale. Nous sommes dans un jeu d’équilibriste, entre santé et économie… dans un timing ultra serré.
*dont la moitié en aides directes.
echo touristique du 26 mai