Comment les extensions territoriales de sites font rayonner le tourisme
D’après l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération), les adresses internet régionales connaissent un beau succès. Elles permettent de valoriser une région et de dynamiser son attractivité touristique.
Alors que des monnaies locales éclosent un peu partout en France, c’est une autre forme de régionalisme qui se développent par delà les territoires. Aux côtés de l’éternel “.fr”, des “.bzh” ou “.paris” s’imposent timidement depuis quelques années dans les barres de recherche internet. Ils s’affichent à la fin de l’adresse des sites internet et des adresses e-mail à la place des autres codes génériques (.com ou .org) ou nationaux (.fr) utilisés jusqu’à présent.
“.bzh”, “.paris”, “.corsica”
D’après l’Afnic, l’Association française qui opère ces extensions territoriales de sites, ce sont près de 35 000 entreprises, associations et institutions françaises qui utilisent les extensions .paris, .bzh, .corsica et .alsace. En comparaison de Londres ou New York, qui en recensent respectivement 66 000 ou 68.000, la France émet un léger retard qu’elle tente depuis peu de rattraper. En effet, selon les propos de l’Afnic, “les écarts se resserrent grâce à un engouement récent et à une très grande fidélité des utilisateurs.” Pour les internautes, ces ancrages territoriaux sont synonymes de savoir-faire, de productions régionales dans un contexte où les consommateurs sont à la recherche de produits locaux et de traçabilité. Si ces mentions sont gages d’authenticité et de proximité, elles offrent à la région un rayonnement national important grâce à ce caractère distinctif.
Par exemple, la production de bière artisanale parisienne Bapbap souhaitait souligner le fait qu’il s’agit d’une boisson locale. C’est en ajoutant l’extension .paris, que cette dimension est apparue plus évidente.
Pierre Bonis, directeur général de l’Afnic justifie ce nouvel engouement par plusieurs aspects : « Les entreprises françaises de toute taille sont de plus en plus sensibilisées aux enjeux de leur identité numérique. Elles sont nombreuses à solliciter un .fr, et quelques-unes choisissent d’exprimer un ancrage territorial via ces extensions. Cela prouve qu’elles montent en compétence sur le sujet et qu’elles n’hésitent pas à faire preuve de créativité en ligne également. » Si le prix pour ce service délivré par l’Afnic est plus élevé, il offre en contrepartie une plus grande visibilité pour les touristes. Pas moins de seize sites liés au tourisme ont par exemple adopté le nom de domaine .bzh en Bretagne.
Un générateur de visibilité
Pour un événement comme le festival inter-celtique de Lorient, ces trois petites lettres sont gages d’une nouvelle forme de visibilité et permet de valoriser le patrimoine local. Ainsi, il s’agit essentiellement de personnes morales qui font appel à ces noms de domaine, mais pas que. De nombreuses collectivités, offices de tourisme ont aussi adopté ces distinctions numériques comme l’office de tourisme du pays de Châteaugiron en Ile-et-Vilaine.
Pour avoir accès à ce service, la procédure est simple. Il suffit de passer par le bureau d’enregistrement habituel de sites web, OVH, Gandi, Orange (…), nécessitant une trentaine d’euros. Une bonne partie de cette somme est destinée à l’entité chargée de réguler l’utilisation de ces noms de domaines régionaux, soit par exemple la mairie de Paris pour le .paris, ou l’association .bzh pour cette dernière entité. C’est pour l’instant le “.paris” qui en regroupe le plus, avec 21 000 noms de domaine.
quotidiendutourisme.com du 26/03/19