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Coronavirus : un scénario de sortie de crise se dessine pour la destination France

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Coronavirus : un scénario de sortie de crise se dessine pour la destination France

16/04/20

Professionnels et experts du tourisme estiment que le redémarrage proviendra de la consommation domestique.

Alors que la filière est à l’arrêt, les professionnels du tourisme français et les pouvoirs publics ont une vision partagée. Pour eux, la reprise sera partielle, progressive, et reposera d’abord sur la consommation domestique, l’impact de la pandémie de Covid-2019 se faisant probablement encore sentir en 2022.

Une enquête réalisée, fin mars début avril, par le cabinet Roland Berger auprès de 80 dirigeants d’opérateurs aux profils divers, hôteliers, clubs de vacances, tour-opérateurs, agents de voyages, fait d’un retour à la confiance la première condition de la reprise, pour ne pas dire la condition sine qua non, pour 91 % des personnes interrogées. Une conviction qui s’accompagne d’une impérative mise en place de mesures sanitaires.

« Reprise de proximité »

Autre sentiment partagé, les Français vont privilégier la destination France. Le secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne , ne s’attend pas à retrouver avant 2022, le niveau de visiteurs internationaux de 2019, une très belle année en dépit de l’incidence du mouvement des « gilets jaunes » et des grèves de décembre. Dans l’immédiat, il table sur une  reprise de proximité invitant à considérer la clientèle européenne « comme une clientèle domestique »

Le souci de réassurance devrait conduire le public à privilégier non seulement l’Hexagone mais aussi, l’hébergement dit « non-marchand », c’est-à-dire la maison de famille ou les vacances chez les parents. Ce pronostic ressort de l’enquête de Roland Berger à propos de la saison d’été 2020, et il est corroboré par des professionnels ou des experts n’y ayant pas participé.

« Il est évident que les voyageurs potentiels vont vouloir rester dans un environnement familial, dans un mode tribu », observe le président de l’Institut français du tourisme, Georges Rudas, ex-patron de la branche française d’Amadeus, géant mondial de la réservation et des solutions technologiques pour l’univers du voyage.

Limiter les contacts

Au-delà de la traditionnelle « maison de vacances », les plates-formes de location de type Airbnb ou encore les hébergements touristiques à moindre densité ou permettant de limiter les contacts apparaissent aussi mieux adaptés. « Nous avons toutes les cartes en main : « offre domestique, clients se déplaçant en voiture, tarification modérée, et, contrairement à un club de vacances, nous n’imposons pas une restauration commune », argue Laurent Dusollier, le directeur général de Groupe Odalys , numéro deux des résidences de tourisme, derrière Groupe Pierre & Vacances Center Parcs. Ces opérateurs n’en planchent pas moins, eux aussi, sur la mise en place de mesures sanitaires.

A contrario, la reprise s’annonce compliquée pour le segment séminaires et les tour-opérateurs. Pour ces derniers, le retour de la confiance doit, de surcroît, se combiner avec la réouverture de nombreuses destinations étrangères aujourd’hui fermées, de ses modalités, ainsi que la remise en place de capacités aériennes. Le syndicat des voyagistes a annoncé mercredi un nouveau report de tous les départs, cette fois-ci jusqu’au 29 mai inclus.

Vaccin

« La seule solution pour que le voyage à l’étranger reparte vraiment est qu’il n’y ait plus un seul cas de Covid-19 dans le monde, et cela, c’est très compliqué. On peut imaginer une reprise à horizon dix-huit mois mais cela veut dire que nous disposons du vaccin », observe le PDG de Groupe Voyageurs du Monde , Jean-François Rial. Sensible à la question environnementale, ce dernier estime aussi que « les voyages vont être, dans trois à cinq ans, plus raisonnables. On partira moins souvent mais plus longtemps ». Selon lui, « le marché va se rétrécir ». A court terme, il leur faudra d’abord finir 2020 au mieux.

les echos 16/04/20

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