Pourquoi partir en septembre est (vraiment) une bonne idée cette année
La saison estivale reste bouleversée par le Covid. Décaler ses vacances en septembre en France pourrait s’avérer séduisant. Après une avant-saison perdue, certaines destinations et acteurs du tourisme jouent les prolongations.
Chaque année, c’est la même rengaine. Quand vient la rentrée, les enfants reprennent le chemin de l’école, et les familles en vacances cèdent la place aux retraités, étudiants ou couples sans enfants. Et ils sont nombreux : habituellement, un Français sur cinq choisit de partir en vacances en septembre. En 2017, 9,4% des nuitées touristiques des Français avaient lieu en septembre selon une étude de la Direction générale des entreprises, ce qui en fait le troisième mois le plus fréquenté dans les hébergements marchands après août et juillet.
Dans le contexte de pandémie de Covid-19, partir en décalé paraît encore plus judicieux que d’ordinaire. Pour éviter la foule et donc réduire le risque de propagation du virus. Pour utiliser les à-valoir obtenus auprès des hébergeurs après les annulations dues au confinement, car les tarifs pratiqués sont semblables à ceux d’avril, mai ou juin.
Une perspective qui pousse les acteurs du tourisme à jouer les prolongations, et ainsi prendre une revanche sur l’avant-saison gâchée par la crise du coronavirus. À condition bien sûr qu’une deuxième vague épidémique ne vienne pas jouer les trouble-fêtes…
« Au-delà de l’été, il me paraît essentiel de stimuler l’arrière-saison touristique jusqu’à la Toussaint », préconisait déjà en avril Didier Arino, directeur général associé de Protourisme. De leur côté, une trentaine de députés Les Républicains avaient demandé le prolongement des vacances d’été jusqu’à la mi-septembre, afin d’aider le secteur. Si la proposition est restée sans réponse, certains professionnels du tourisme cherchent à se l’approprier.
La Corse prête à ajuster son offre à tout moment
« À situation exceptionnelle, dispositif exceptionnel. Tel est notre credo depuis le début de la crise », assène Nanette Maupertuis, directrice de l’Agence du tourisme de la Corse. Pour l’heure, l’offre de transports aérienne et maritime devrait être identique à celle de l’année passée. Mais, rien n’est figé sur l’île de Beauté. « Nous avons mis en place un “comité de suivi de l’activité touristique”, évolutif et participatif, pour permettre un meilleur suivi de l’offre, de la fréquentation mais aussi une meilleure connaissance des attentes des clientèles ». L’Agence du tourisme de la Corse se dit prête à adapter sa stratégie à tout moment pour, le cas échéant, revoir sa copie pour augmenter l’offre ou la réduire.
D’après Nanette Maupertuis, l’arrière-saison, qui s’étire jusqu’à la fin novembre dans l’île, sera une période charnière pour les professionnels du secteur touristique. « Nous avons travaillé de concert à la réussite de la politique de “dessaisonalisation”. Après cette période de confinement, nous savons que les touristes vont davantage délaisser le séjour urbain au profit de destinations “nature” disposant de structures réduites et rassurantes », s’enthousiasme la directrice de l’Agence du tourisme de la Corse. Dans ce contexte, 80% de la croissance touristique de l’île est portée par l’avant et l’arrière-saison.
Pour attirer une nouvelle clientèle après l’été, l’offre a été adaptée avec une mise en avant de nouveaux circuits. « Nous allons mettre à l’honneur la découverte de savoir-faire tirés de l’oubli, des vestiges réhabilités, confirmant l’adage selon lequel “sur l’île, même les vieilles pierres ont une âme” », ajoute Nanette Maupertuis.
Du Nord au Sud de l’île, des parcours patrimoniaux affleurent. « A Via sancti Martini », avec sa position stratégique entre mer Méditerranée et mer Tyrrhénienne, est l’un d’eux. Dans l’Extrême Sud, l’« Alta strada taravesa », un important chemin de transhumance réhabilité propose désormais des visites découvertes et des rencontres avec les producteurs de la microrégion. Les découvertes du site archéologique de Cauria ou du domaine viticole de Pero Longo seront aussi au programme cet automne. Côté événements, le Corsica Paddle Trophy aura lieu à Ajaccio, du 16 au 18 octobre, tandis que le Festival d’automne de la ruralité battra son plein avec des journées culturelles, des concerts, des chants Corses, des conférences historiques et des rencontres gastronomiques et œnologiques aux mêmes dates.
le figaro du 1/08/20