Tourisme et vols sur la Corse : les professionnels mécontents.
Une saison inexistante au mois de juin et qui s’annonce très mauvaise en juillet. Ce sont les perspectives faites par les professionnels de l’hôtellerie en Corse. Des perspectives qui se basent sur un taux de réservations extrêmement bas et des annulations de vols qu’ils dénoncent.
Malgré la suppression de la barrière des 100 Kms et la réouverture des frontières, la saison touristique peine à se lancer. Selon les professionnels de l’hôtellerie insulaire, elle sera inexistante pour le mois de juin. En ce qui concerne le mois de juillet les perspectives ne sont pas meilleures, puisque pour le moment les réservations sont au plus bas, sachant que juillet est déjà un mois d’habitude compliqué. Les professionnels le voient d’ores et déjà « catastrophique ».
Annulations de vols
Pour ces professionnels, les nombreuses annulations de vols qu’ils disent avoir constatées, malgré les annonces de reprise faites par plusieurs compagnies, n’arrangent pas les choses. « Des annulations ou des modifications de dernière minute qui font peur à des clients qui ne réservent plus » selon l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie en Corse (UMIH). Pour Benoit Chaudron, membre du comité d’administration, «les communications qui ont été faite avec des annonces et des plans de vol ne sont pas toujours réelles et elles mettent forcément les clients dans le doute ».
L’attitude d’Air France pointée du doigt
Air France est notamment dans le viseur des professionnels du tourisme. La compagnie délaisserait la Corse alors qu’elle bénéficie d’argent public selon Jean -Baptiste Pieri, secrétaire général de l’association des hôteliers du golfe d’Ajaccio. Il met en doute « la réalité des vols de reprise sur la Corse (…) ce qui nous interroge et commence à nous mettre en colère ». Ce professionnel fait remarquer que « cette compagnie au statut particulier reçoit des sommes d’argent public, de la part non seulement de l’état français suite à la crise économique (NDLR : 7 milliards) mais aussi de la Collectivité de Corse dans le cadre de la délégation de service public (DSP) Corse-continent ».
A l’arrivée, pour la Corse, le compte n’y est pas, dénonce-t-il de manière très imagée : « des dizaines de millions d’euros de subventions annuellement, soit l’équivalent d’un Airbus neuf, pour en face être la dernière roue du carrosse en termes de reprise ? Il y a quelque chose qui ne va pas. » Lien de cause à effet ou pas avec ces accusations portées par les professionnels de l’hôtellerie, on apprenait ce mercredi que la compagnie Air France pourrait supprimer 8 000 à 10 000 postes d’ici 2022, conséquence directe de l’effondrement du trafic aérien provoqué par la crise du coronavirus.
France bleu du 18 juin