Un tourisme « sentinelle » du patrimoine
Des savoir-faire tirés de l’oubli. Des vestiges réhabilités. En Corse, il n’y a pas que la beauté des paysages qui s’offre aux visiteurs. C’est en tout cas le pari de l’ATC : Faire du tourisme un vecteur de l’identité corse. Et le dépouiller de ses traditionnels oripeaux entièrement contenus dans le slogan « soleil et plages » La voie est récente. Elle est portée par la présidente, Marie-Antoinette Maupertuis.
Les raisons de la mise en place de cette politique sont multiples. Au cœur de la doctrine, trois piliers : l’étalement de la saison, une meilleure diffusion des flux sur le territoire et la diversification de la clientèle. Ancrer donc des pratiques touristiques dans un espace à la fois physique mais aussi symbolique. Du site archéologique de Sant’appiano à Vico au fortin de Girolata en passant par les sentiers de cristinacce, l’Agence du Tourisme de la Corse se pose ainsi en sentinelle exigeante d’un héritage commun alliant nature et culture.
Il va de soi que l’offre d’un tourisme patrimonial et culturel procède aussi d’une approche consciente, évaluée, raisonnée et dynamique. En effet, la valorisation des sites historiques, à l’image des citadelles ou encore des tours génoises, leur ouverture au public, vont de pair avec un tourisme de mémoire marqué par une forte connotation pédagogique. En la matière, les opportunités sont immenses si les acteurs de la chaîne patrimoniale qui va de l’inventaire et la caractérisation du patrimoine jusqu’à sa mise en marché intègre l’exigence de protection, de prévention et de médiation.
D’autant que l’offre ne s’arrête pas là : animations culturelles, spectacles vivants, excursions thématiques, produits locaux, artisanat, promotion de la langue corse ne sont là que quelques exemples qui prouvent, si besoin était, que patrimoine matériel et immatériel se fondent dans un même et unique creuset.
Aujourd’hui, l’Agence du tourisme de la Corse met également le cap sur les nouvelles technologies. La raison ? Rendre accessible toute la richesse du patrimoine insulaire en un clic. Lui offrir un rayonnement conséquent sur bon nombre de continents. Et contribuer bien sûr au rayonnement de la destination Corse. Coût de l’opération : 4, 5 millions d’Euros débloqués chaque année par l’ATC pour financer les différentes actions et plus, si en collaboration avec les directions de la Culture et du Patrimoine de la toute jeune Collectivité de Corse, des partenariats public-privé et du mécénat sont mis en place. Si le tourisme est éminemment culturel, à l’évidence, l’ATC s’emploie avec constance et volontarisme à être au carrefour de l’identité et de l’économie et au service de l’authenticité. Le tourisme patrimonial répond à un besoin et à une attente. Ici, en Corse plus qu’ailleurs les visiteurs seront comblés tant l’île recèle de richesses, reflet d’une histoire à nulle autre pareil. Ce bien commun est à préserver pour mieux l’offrir et le transmettre. Car, comme on dit « sur l’île, même les vieilles pierres ont une âme. »