VERS UN DECONFINEMENT A PARTIR DU 11 MAI : LES BONNES ET LES MAUVAISES NOUVELLES
Les Français ne retrouveront « pas tout de suite et probablement pas avant longtemps leur vie d’avant », a averti le Premier ministre ce 19 avril. Mais certains commerces vont commencer à rouvrir et l’offre de transports à reprendre. Tour d’horizon.
Les bonnes nouvelles
Les commerces vont rouvrir leurs portes
Le Premier ministre a confirmé dimanche la réouverture sous conditions de certains commerces à partir du 11 mai alors que la majorité sont fermés depuis le 14 mars. Seuls les magasins de première nécessité comme les supermarchés, les enseignes alimentaires et les pharmacies sont restés ouverts pendant la période de confinement.
L’objectif du gouvernement est désormais « d’élargir la réouverture de tous les magasins au-delà de l’alimentaire », a assuré Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur sur France Inter.
Dans les faits, les coiffeurs, les fleuristes et les autres commerces devraient donc pouvoir rouvrir leurs portes, ce qui pourrait inclure les agences de voyages. A condition de mettre en place gestes barrière et distanciation : files d’attente avec plus d’un mètre entre les clients, gel hydro-alcoolique à l’entrée du magasin ou juste avant les caisses.
Les transports vont reprendre du service
La reprise du trafic des grandes lignes (TGV, Intercités) va, elle aussi, être progressive. A compter du 11 mai, le patron de la SNCF Jean-Pierre Farandou envisage « un doublement de l’offre » actuelle pendant les premières semaines, passant de 7 % à 15 % du trafic. Au mois de juin, il sera prévu « un TGV sur deux pendant un mois environ » puis « on espère arriver à 100 % des TGV au début de l’été », a-t-il annoncé au cours d’une audition au Sénat le 15 avril. Sur toutes les rames de France, une désinfection totale et systématique a été annoncée, à partir du 11 mai.
En Ile-de-France, la SNCF et la RATP vont également reprendre du service de façon mesurée. Le trafic sera l’ordre de 50% à partir du 11 mai 2020, avec une légère augmentation des trains sur les lignes les plus saturées comme les RER A, B et D.
« Les transports en commun ne pourront pas repartir à 100 % (…) si l’on veut assurer la sécurité sanitaire des voyageurs », a expliqué Valérie Pécresse, la présidente d’Île-de-France Mobilités et de la région, à l’AFP. Elle n’envisage pas de « faire circuler les Franciliens dans les mêmes conditions qu’à la normale », et souhaite rendre le port du masque obligatoire dans les transports en commun. Le Premier ministre estime également qu’il est « probable, s’agissant des transports publics, qu’il soit obligatoire pour les utiliser de porter un masque grand public » après le 11 mai.
Les mauvaises nouvelles
Les lieux de loisirs restent fermés
C’est le coup de massue pour les professionnels des secteurs de l’hôtellerie-restauration et de la culture. Les lieux de loisirs comme les restaurants, cafés, hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacle et musées resteront fermés après le 11 mai car leur activité « ne permet pas de limiter dans un premier temps la circulation du virus », a indiqué Edouard Philippe. C’est « un crève-coeur et une angoisse considérable » pour « tous ceux qui vivent de cette activité », a-t-il concédé. Pour l’instant, aucune date de réouverture n’a été décidée.
Toujours pas de grands rassemblements
Les grands rassemblements tels que les festivals paient aussi le prix fort puisqu’ils sont tous annulés « jusqu’à la mi-juillet au moins ». Cependant, « la situation sera collectivement évaluée à partir de mi-mai, chaque semaine, pour adapter les choses », avait précisé Emmanuel Macron lors de son allocution du 13 avril.
Selon Franck Riester, ministre de la Culture, invité le 16 avril au micro de France Inter, certains « petits festivals » pourraient néanmoins se tenir « à partir du 11 mai ». « C’est ce qu’on doit travailler avec les festivals, les organisations professionnelles, avec les autres ministres concernés par le déconfinement », a-t-il indiqué.
Ce n’est pas le moment de réserver un voyage long-courrier
Le Premier ministre Edouard Philippe a préparé dimanche les Français à des vacances d’été toujours à l’ombre du coronavirus, en disant craindre que des voyages loin à l’étranger ne soient pas avisés dans l’immédiat.
A la question : « Est-ce que l’on peut réserver une maison, une location, une place de camping ou un hôtel au mois de juillet ou au mois d’août en France ou à l’étranger ? », Edouard Philippe a répondu : « Je crains qu’il ne soit pas raisonnable d’imaginer voyager loin à l’étranger très vite ».
Le Premier ministre a souligné qu’il n’était « pas sûr que le transport aérien pourra reprendre dans de bonnes conditions rapidement », alors que le trafic pour les passagers est quasi suspendu en France.
Il a aussi émis des doutes sur « les conditions d’entrée ou de ré-entrée sur le territoire national » qui seront certainement « assez exigeantes vis-à-vis de ceux qui arrivent de l’étranger », dans le contexte d’une pandémie. « Donc ça me semble à ce stade, peut-être encore un peu déraisonnable », a-t-il ajouté, promettant toutefois d’en dire plus « le moment venu ».
Pas (encore) de visibilité sur les vacances d’été
Patience également avant de réserver ses vacances en France. « Je ne sais pas où nous en serons de l’évolution de l’épidémie, donc j’aurais tendance à appeler à un peu de patience et de prudence en la matière ». Comme Edouard Philippe, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, demande aux Français d’attendre encore un peu avant de faire des projets pour les vacances d’été. « Je sais que c’est très frustrant, mais je pense qu’il faut vivre les choses étape par étape », a-t-elle expliqué.
Dans un communiqué publié le 15 avril, les Entreprises du Voyage confirmait que « la visibilité sur les vacances d’été des Français était réduite » et que la baisse d’activités allait « atteindre, voire dépasser, 80% sur le reste de l’année (d’avril à décembre 2020, ndlr), qui concentre 78% de l’activité ».
Si les Français sont autorisés à se déplacer en France cet été, les locations où l’on peut cuisiner et les campings seront probablement privilégiés car aucune date n’a été donnée pour la réouverture des bars et des restaurants.
Les frontières de l’UE restent fermées
Enfin, les frontières de l’espace Schengen resteront fermées « jusqu’à nouvel ordre ». Le président de la République n’a pas donné de précisions à ce jour sur l’ouverture des frontières intra-européennes à partir du 11 mai ce qui hypothèque encore plus la reprise des voyages moyens et longs-courriers.
Pour le moment, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, l’Autriche, et la Hongrie ont fermé leurs frontières, mais le passage en Italie, en Suisse et au Royaume-Uni reste notamment possible. Les travailleurs transfrontaliers peuvent aussi se rendre au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne, munis d’une attestation spécifique.
Tour hebdo du 20/04