Voyage d’affaires : un marché de plus de 28 milliards d’euros en 2017
Selon les analyses et perspectives du cabinet Epsa, le marché devrait progresser de 3,5% l’année prochaine.
Matthieu Gufflet, Pdg du cabinet Epsa, a livré son analyse sur les tendances et perspectives du voyage d’affaires, pendant le salon IFTM Top Resa, la semaine dernière.
« Dans le contexte actuel, nous avons constaté des grandes tendances : une baisse des réunions internes, la montée du bleisure, un combiné entre voyage professionnel et personnel, ce qui n’est pas sans poser des problèmes de sécurité, dit-il. De même, un nouveau modèle économique est proposé par certaines TMC, basé sur la transaction à zéro euro.«
Dans le secteur de l’aérien, il souligne que l’écosystème est prêt à favoriser la distribution directe des compagnies. « La technologie est prête pour la désintermédiation, y compris vis-à-vis des GDS. L’exemple du groupe Lufthansa [qui incite les clients à réserver sur son site en surfacturant les résas via les GDS, ndlr] est peut-être visionnaire. La notion de connectivité rejoint la désintermédiation. Tous les éditeurs de logiciels peuvent désormais intégrer du contenu non GDS.«
Pour le secteur du rail, élément fort du voyage d’affaires, la tendance est à la légère augmentation tarifaire, en raison de l’énorme investissement de 5 milliards d’euros de la SNCF pour moderniser ses infrastructures.
La désintermédiation va gagner du terrain
Le secteur de l’hôtellerie, lui, reste compliqué à gérer. « Le phénomène du smart-buy est plus fin que le best-buy, explique Matthieu Gufflet. Les entreprises sont davantage tentées d’appliquer une stratégie d’achats intelligents sur une sélection d’hôtels, plutôt que des achats opportunistes sur des milliers d’hôtels. Mais les TMC ont toujours du mal à faire progresser le taux d’attachement, qui tourne autour de 15%. »
Selon lui, le marché du voyage d’affaires en France devrait représenter 28,2 milliards d’euros en 2017, en progression de 3,5% par rapport à 2016. « Mais la désintermédiation gagne du terrain, prédit-il. L’activité intermédiée va représenter 57% du marché en 2017, contre 73% en 2011, et sans doute seulement 50% en 2020″.
Il conclut : « Les voyageurs sont en forte demande d’innovation. Ils veulent voyager moins cher, plus intelligemment et plus sereinement ». Aux TMC d’accompagner leurs clients dans cette démarche…
Source Tour Hebdo du 26/09/16