Zoom sur l’UPPC

Salon Nautique de Paris 2021

10 questions à Jean Toma Président de l’Union des Ports de Plaisance de Corse (UPPC)

• 1. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots  l’UPPC que vous présidez?

L’Union des Ports de Plaisance de Corse (UPPC) regroupe depuis 2006, les 20 principaux ports et mouillages organisés de Corse.

L’UPPC a pour objectif de mettre en place une politique de développement commune à tous les ports de l’île afin de promouvoir la destination Corse dans son ensemble.

Elle représente près de 7000 anneaux et s’emploie à favoriser le développement de la filière à travers des actions de structuration des réseaux, de promotion de la destination tout autant que la prise en compte des dimensions économique, sociale et environnementale de l’activité portuaire.

• 2. Quelles sont les objectifs et les principales actions de l’UPPC

Cette structure fédératrice, au-delà de créer des liens de coopération et de concertation entre les Cités portuaires insulaires, entend mutualiser les moyens et les énergies afin de prendre des initiatives et réaliser des actions visant la promotion et le développement durable du Nautisme en Corse.

Les actions que l’Union désire développer sont notamment axées sur :
– La promotion collective,
– La mise en place d’une politique concertée et de développement durable : éco-port, développement des capacités d’accueil…
– la mise en réseau des ports de plaisance avec la constitution d’une centrale de réservation à échelle insulaire et la création d’escales thématiques dans chaque port.
– la participation active à la mise en réseau des ports corses en Méditerranée avec les Sardes, les toscans, les Ligures… au travers de programmes européens de coopération.
– la création d’événementiels,
– la promotion sur les marchés prioritaires.
– La structuration d’offres et de services de qualité.
– La concrétisation de coopération Mer- Port – cité – arrière-pays avec les filières professionnelles concernées.

Dès l’année 2020, le réseau des ports de plaisance a dû réagir face à la crise de la COVID-19 et grâce aux efforts consentis et à la confiance rétablie avec leur clientèle, ils ont connu une saison 2020 sous le signe du maintien du trafic estival.
Cette année, dès l’avant-saison, ils ont dû déployer les moyens de contrôle à l’arrivée suite aux arrêtés des préfets de Départements leur confiant la lourde tâche de superviser les entrées de bateaux de plaisance.

• 3. Pouvez-vous nous parler du logiciel MAGELAN ?

L’UPPC a participé, aux côtés des ports, de l’Agence du Développement Économique de la Corse et de l’Agence du Tourisme de la Corse au développement d’un logiciel de gestion portuaire.

 Le développement du logiciel Magelan, réalisé par la société Octraedra, a permis aux ports de Corse de se doter d’un outil de gestion complet et performant.

En parallèle, une bateauthèque régionale offre aux ports de Corse une interface de mutualisation des données.

Enfin, la plateforme de réservation en ligne, www.resaportcorse.com permet aux plaisanciers de réserver en ligne leur place via un outil ergonomique et fonctionnel.

 https://www.resaportcorse.com/

• 4. La mer est un écosystème fragile qu’il faut protéger, avez-vous mis en place au sein de l’UPPC des actions en faveur d’un tourisme responsable ?

L’UPPC s’emploie à favoriser le développement de la filière à travers des actions de structuration des réseaux, de promotion de la destination tout autant que la prise en compte des dimensions économique, sociale et environnementale de l’activité portuaire.

Les enjeux majeurs identifiés par les ports sont centrés autour de la préservation des milieux qui conditionne les enjeux cibles que sont la préservation de l’activité touristique, le respect des dispositions réglementaires, le maintien des conditions de navigabilité dans les ports et la pérennisation des activités économiques qui s’y déroulent.

Le projet PORT BLEU – ECO-NABLE, qui a reçu le soutien de l’Office de l’Environnement de la Corse, prévoit l’acquisition et la distribution de nables anti-débordement à destination des professionnels de la pêche qui sont des usagers réguliers des stations d’avitaillement et représentent des partenaires prescripteurs importants parmi les navigants.

Ainsi les 200 pêcheurs de Corse, représentés par leurs Prud’homies sont sollicités afin de devenir bénéficiaires et ambassadeurs d’un projet débouchant sur une bonne pratique environnementale.

Outre la maîtrise des flux de pollution liés à l’activité portuaire et les flux découlant des bassins versants, la prévention des pollutions accidentelles et chroniques sont des pistes d’amélioration notables.

Dans ce cadre, l’objectif de ce projet est l’amélioration de la qualité des eaux portuaires et la protection des écosystèmes des bassins portuaires. Aujourd’hui, le constat est alarmant car un litre de carburant pollue 2000m² et les rejets de carburant lors de l’avitaillement (débordement par l’évent ou le bouchon) sont sources importantes de pollution.

 http://www.econab.com/

 Le projet PORT5R

Le programme Port 5R aborde les problèmes liés à la gestion des activités portuaires dans les zones présentant un intérêt naturel particulier et vise à la gestion durable des déchets produits par les navires. Il aborde avec une approche transfrontalière le thème de la gestion des activités portuaires dans des zones très fortement anthropisées et/ou à proximité de site de valeur environnementale. Elle vise à une gestion durable des déchets produits par les bateaux et les ports, à l’intérieur de la zone de coopération, à travers l’adoption de la stratégie des 5R.

Les 5R se déclinent par « Riduzione, riuso, riciclo, raccolta et recupero ».

1. Réduction : Il s’agit d’actions entrainant la réduction de la production de déchets ou production potentielle de déchets.
2.  Réutilisation :Toute opération par laquelle des substances, matières ou produits qui sont devenus des déchets sont utilisés de nouveau.
3.  Recyclage : actions grâce auxquelles les déchets peuvent devenir la ressource d’un nouveau cycle de production.
4.  Récolte : Actions visant à réduire le nombre de déchets à éliminer.
5.  Récupération : dans ce cas signifie récupération de l’énergie dérivée thermique et / ou électrique.

Le projet se propose de contribuer à réduire les impacts environnementaux négatifs causés par les activités humaines, à l’intérieur des zones portuaires.

 Ils sont d’autant plus importants puisque affectant sur des zones marines protégées ou de grande valeur environnementale comme celles de la zone de coopération à laquelle s’intéresse le Programme de Coopération France-Italie Maritime 2014-2020 qui le finance.

Le suivi et la capitalisation du programme a été partiellement à la charge de l’UPPC

1. 5. Sensibilisez-vous les plaisanciers en escale dans les ports de Corse aux gestes simples en faveur de l’environnement ? Si oui par quels moyens ?

L’UPPC soutient le développement de la certification « port propre » et du label « Pavillon bleu » qui comportent tous les deux un vaste volet de sensibilisation du public et d’éducation à l’environnement. L’objectif des ports de plaisance est aujourd’hui d’être des acteurs de la biodiversité en contribuant concrètement à sa préservation.

Il s’agit de devenir des lieux de dépollution au sein desquels les déchets sont collectés dans des conditions optimales, où les usagers adoptent des gestes éco-responsables mais également des lieux ou on peut reconstruire et soutenir les écosystèmes marins avec l’implantation de dispositifs de type nurseries.

Le volet sensibilisation à la question environnementale constitue une mission prioritaires pour les ports de plaisance de demain.

•  6. Quelles sont les conseils et/ou recommandations que vous pourriez donner à un plaisancier navigant pour la première fois en Corse ? 

Les ports de plaisance et les mouillages de Corse accueillent les plaisanciers et leur offrent avant tout des portes d’entrée vers un territoire aux mille visages. Le premier des conseils est de profiter de chaque escale pour découvrir des lieux extraordinaires aux spécificités très marquées.

A chaque escale, un nouveau voyage!

L’autre conseil que l’on pourrait donner aux  plaisanciers c’est de devenir des acteurs de la protection du capital naturel d’exception qu’est la Corse. Ainsi il faut veiller à la préservation des espèces marines comme par exemple la posidonie qui est exposée aux ancres des bateaux au mouillage.

• 7. Quelles sont vos attentes à l’occasion du salon nautique de Paris ?

  

L’Union est souvent présente sur les plus grands salons nautiques européens.  Depuis sa création, l’UPPC a participé à de nombreux salons nautiques internationaux comme Le Nautic de Paris, Le Yachting Festival de Cannes, Le Boot de Düsseldorf ou encore le Salon nautique de Gênes.

Elle participera cette année aux côtés de l’ATC au  salon nautique de Paris car le stand de la Corse y offre une vitrine particulièrement attrayante, dont résultent une fréquentation en hausse et l’émergence de nouvelles tendances comme les sports de glisse et le multicoque.

• 8. Avez-vous des nouveautés à présenter au public pour cette nouvelle édition

Porti di Corsica : le nouveau magazine des ports de plaisance de Corse

Les structures portuaires marquent avec ce magazine dont le premier numéro a été édité en juillet dernier leur volonté de traverser la période délicate de la crise sanitaire en valorisant plus que jamais les spécificités de la destination nautique corse – Une montagne dans la mer – dont les portes d’entrée maritimes permettent d’irriguer tout le territoire.

Le magazine des ports arrive au bon moment car dans celui-ci les plaisanciers peuvent trouver toutes les informations nécessaires afin d’améliorer la pratique de la plaisance.

Retrouvez le magazine des ports à télécharger sur le site de l’UPPC de Corse : www.portidicorsica.com